Comprendre ses besoins pour choisir son environnement de travail idéal.
Jeremy Picard parle de son burnout dans son premier "dream job" chez Apple. L'histoire d'un désalignement avec un métier et une industrie.
À l'origine de mon burnout, je sors tout juste d'école et j'intègre un programme de formation chez Apple qui forme ses futurs leaders pendant deux ans. Je travaille dans le flagship de l'époque, l'Apple Store d'Opéra, le plus grand magasin français. C'est un environnement qui accueille des milliers de clients chaque jour, demandant énormément d'interactions et d'énergie. On est constamment sollicité par les clients et on doit trouver des solutions à leurs problèmes.
Chez Apple, il existe une culture incroyable centrée sur l'humain. Les deux premières années, c'est clairement une période de "lune de miel" où j'apprends énormément. Je suis formé aux États-Unis puis je mets tout en application en France. Je travaille dans tous les départements, c'est intensif mais ça me nourrit intellectuellement.
J'ai environ 25 ans à cette époque, et parallèlement, je mène une vie personnelle assez déconstruite, sans véritables routines. Avec le recul, je réalise que cette combinaison de facteurs professionnels et personnels m'a conduit vers ce burnout.
Sur le plan personnel, je viens d'arriver à Paris et je découvre la ville avec mes amis. Je sors beaucoup, parfois jusqu'à trois soirs par semaine. Je n'ai pas l'impression que ça me fatigue, au contraire, je m'amuse énormément. Mais ces nuits de fête signifient peu de sommeil, et le lendemain, je dois enchaîner avec le travail.
Ayant une forte éthique professionnelle, je m'efforce de ne pas laisser paraître ma fatigue au travail. Pour compenser, je dois redoubler d'énergie. Je commence à me priver régulièrement de sommeil pour maintenir cette façade, sans réaliser l'impact que cela a sur mon corps.
Un autre point crucial, c'est mon rejet total des routines. À l'époque, je suis littéralement anti-routine. Je ne prends pas de petit-déjeuner et je refuse catégoriquement tout ce qui pourrait structurer ma journée. Je n'ai aucun cadre du lever au coucher, j’expérimente pour trouver quelle vie me correspond le mieux et j’ai peur de devenir “vieux”.
Cette absence de structure personnelle se combine avec les horaires difficiles liées au retail : cinq jours de travail sans deux jours consécutifs de repos, des shifts qui peuvent commencer à 7h un jour et à 13h le suivant. Mon corps est complètement désorienté, mais je ne m'en rends pas compte à ce moment-là.
Aujourd'hui, ironiquement, la routine est devenue ma force et m'a aidé à me reconstruire. J'ai découvert que je suis ce qu'on appelle un "early bird" - naturellement productif tôt le matin et fatigué en soirée. À l'époque, cette nature n'était pas respectée, et il me manquait le sommeil nécessaire pour fonctionner correctement.
Sur le plan professionnel, au-delà des fluctuations d'horaires, le fait de ne jamais avoir deux jours de repos consécutifs a été particulièrement épuisant. Avec un seul jour de repos, on coupe simplement, mais on ne récupère pas vraiment. Surtout quand on doit utiliser ce jour pour gérer sa vie personnelle - courses, lessive, etc. C'était un premier facteur majeur de fatigue.
En tant que manager du Genius Bar, le service technique, je participais à la résolution de plus de 400 rendez-vous quotidiens (sans compter tous les clients de passage sans rendez-vous). Chaque client venait avec un problème à résoudre. Cette confrontation permanente à des problèmes devient extrêmement usante avec le temps.
Je pense que certaines personnalités sont mieux armées que d'autres pour ce type d'environnement. Personnellement, ce n'est pas la résolution de problèmes qui me fait peur, mais leur accumulation incessante qui a me vide complètement. Ça me demande une énergie considérable.
La gestion des conflits était particulièrement éprouvante. Le marché français était sous-dimensionné par rapport à la demande - il fallait attendre plus de 7 jours pour un rendez-vous de réparation. C'était un véritable casse-tête : comment refuser un client qui a besoin de son appareil immédiatement, tout en respectant ceux qui ont patiemment attendu leur tour pendant une semaine ?
Même avec une équipe solide - nous étions 350 employés dont 20 managers à l'Apple Store Opéra - il fallait une capacité d'endurance impressionnante. Je gérais bien professionnellement, j'étais même en "overachievement". J'ai toujours eu tendance à vouloir faire mieux, à pousser mes limites, à mettre beaucoup d'énergie.
Malgré tout ce soutien, après deux ou trois ans, je commençais sérieusement à m'essouffler. Avec le recul, je réalise que j'ai progressivement vidé mes batteries : pas de petit-déjeuner, mal nourri le midi et le soir, consommation excessive d'alcool... J'ai compris depuis que l'alcool a un effet particulièrement néfaste sur mon corps - une seule goutte me fatigue immédiatement. Je continue à boire occasionnellement, mais dans des contextes différents. C'est une leçon que j'ai apprise à la dure.
Penses-tu qu’il y avait un terrain ?
J'ai toujours eu un sommeil de mauvaise qualité, depuis l'enfance. C'est un facteur qui peut conduire au burnout, surtout quand on n'en a pas conscience.
J'ai réalisé progressivement que je suis naturellement fatigué dès 20h-21h, et qu'à l'inverse, j'ai une énergie débordante le matin. Je peux me lever entre 5h et 8h sans problème et c'est à ce moment que je suis le plus productif, le plus fort.
Chez Apple, c'était difficile de comprendre et d'accepter ce rythme naturel parce que les horaires étaient complètement en accordéon. Je préférais les shifts du matin plutôt que ceux de l'après-midi, mais je n'avais pas le choix.
C'est en quittant le retail pour le B2B que j'ai pu adopter des horaires plus en phase avec mon rythme biologique. Je pouvais enfin travailler le matin et finir plus tôt, ce qui était crucial car vers 16h30-17h, j'ai systématiquement un gros coup de barre (qui a tendance à être moins intense avec le temps car j’ai appris à gérer mon temps et mon énergie).
Un autre facteur essentiel est mon anxiété naturelle. Je vis très peu dans le présent, assez peu dans le passé, mais énormément dans le futur. L'avenir m’intéresse, mais aussi m'inquiète constamment : que va-t-il se passer demain ? Si je fais ceci aujourd'hui, quel impact cela aura-t-il demain ? J'ai du mal à me ramener au présent.
C'est précisément pour cela que je lis des ouvrages de développement personnel. Ils m'aident à revenir dans le moment présent, à vivre plus pleinement l'instant, et à être plus serein. Cette tendance à me projeter sans cesse dans le futur est certainement un terrain anxiogène, surtout dans la société dans laquelle on vit.
J’ai également mentionné l'absence de routines, que j'ai appris à mettre en place depuis. Aujourd'hui, j'ai une routine de sommeil, une routine pour le petit-déjeuner, et globalement une qualité de vie plus saine, sur laquelle j’ai beaucoup travaillé.
Je ne vis plus dans une grande ville et je ne m'y vois pas retourner dans les années à venir. Ça ne me correspond plus. J'ai tendance à absorber les énergies extérieures, et les grandes métropoles me pèsent trop. Je n'ai jamais été aussi heureux que dans la petite ville que j'ai choisie. Ce sont des facteurs extrêmement importants qui me permettent d'être heureux personnellement, et, par extension, professionnellement.
La qualité de vie et les routines sont des éléments que je n'avais pas avant, mais qui ont eu un impact considérable sur mon burnout. J'ai aussi pris conscience de l'importance de la nourriture. Aujourd'hui, je cuisine beaucoup plus, avec plaisir. Je recours beaucoup moins aux services de livraison ou à la nourriture ultra-transformée si facilement accessible dans les grandes villes, mais qui a un effet néfaste sur mon cerveau et mon énergie.
La désillusion et le burn-out
La période de lune de miel s'estompe. La réalité apparaît. Étant très ambitieux, je me battais pour continuer à progresser. Chez Apple, la philosophie officielle était que l'évolution dépendait des compétences, pas de l'ancienneté. Pourtant, un jour, on me dit clairement que malgré mes compétences reconnues, je devrais attendre cinq ans comme tout le monde parce qu'il y a une file d'attente (et surtout des copinages).
Ce premier choc m'a fait mal.
J'avais investi tant d'efforts pour développer ces compétences, et on me disait maintenant que cela n'avait aucune importance. Des postes s'ouvraient, mais je commençais à percevoir les mécanismes de la politique interne. Je me sentais injustement bloqué dans mon développement, enfermé dans une case.
Parallèlement, j'observais un changement dans la culture d'Apple. A mes débuts, l'entreprise recherchait encore de vrais leaders capables de penser par eux-mêmes et de diriger des équipes. Progressivement, elle s'est mise à préférer des "soldats" exécutant des tâches répétitives. Bien qu'on travaille avec de l'humain, on nous demandait de plus en plus de nous conformer à des procédures strictes, comme dans une usine. Cette standardisation croissante était difficile à accepter pour moi.
Complètement perdu, j'ai d'abord cru que le problème venait de Paris. Étant originaire du sud, j'aime le soleil, la mer, l'océan. J'ai donc décidé de demander une mutation, me disant que même sans promotion, un magasin en région serait plus stable, plus petit, et exigerait moins d'énergie.
Le trou noir : prise de conscience du burn-out
J'obtiens ma mutation à Montpellier, mais en à peine un mois, la révélation est brutale : le problème n'était pas Paris mais bien le travail lui-même. Je me suis complètement brûlé les ailes. À Montpellier, je n'ai plus d'énergie, plus aucune envie. Je ne comprends pas vraiment ce qui m'arrive, mais je sais que je dois trouver une porte de sortie rapidement.
Je reste à peine six mois à Montpellier, totalement épuisé. Je réalise que je ne suis plus aligné avec les valeurs de l'entreprise, avec les messages qu'ils nous demandent de faire passer à nos équipes. J'approche la direction en expliquant que j'aimerais terminer proprement pour me tourner vers autre chose, que j'ai besoin de temps parce que je suis complètement vidé. Je leur dis littéralement que je n'ai plus rien dans le ventre, plus rien dans le cerveau, que je suis perdu.
Leur réponse est brutale : "Si tu veux partir, tu démissionnes". C'est extrêmement difficile à entendre à 26-27 ans. La démission me terrifie - pas de filet de sécurité (chômage) alors que je me sens incapable de postuler ailleurs. J'envoie quelques candidatures, mais on me répond systématiquement que je n'irai nulle part. Dans le retail, bien sûr, je reçois beaucoup de sollicitations, Apple étant une excellente école. Mais je n’ai plus envie de ce rythme de vie.
Après deux à trois mois de trou noir, où je ne sais pas comment avancer et sortir de ce cercle vicieux, je finis par faire ce qui était tacitement toléré à l'époque : un abandon de poste.
Du jour au lendemain, je ne me présente plus au travail. Mon niveau d'angoisse est indescriptible - sur une échelle de 0 à 10, je suis à 30. J'ai l'impression de tricher, de voler le système. Je me sens coupable d'avoir quitté des collègues que j'appréciais et avec qui j'avais créé des liens. Je ne pouvais pas leur expliquer ce qu’il se passait. Mais je n'avais plus d'issue - c'était ma seule porte de sortie pour être licencié pour faute grave et trouver du temps pour me reconstruire (tout en ayant le chômage comme filet de sécurité).
Comment as-tu préparé la prochaine étape ?
Quand j'ai commencé à réfléchir à ma carrière post-Apple, j'ai réalisé que j'avais de nombreuses opportunités dans le customer support/success. Après avoir géré plus de 3000 rendez-vous par semaine, on a idée forte de certaines clefs qui font le succès de ces départements. Malgré les offres dans ce domaine, j'ai vite compris que ce n'était plus ce que je voulais faire.
Même aujourd'hui je n'ai aucune envie d’y retourner. Ça ne correspond plus à ma personnalité. J'ai appris que je ne voulais plus passer ma journée à résoudre les problèmes des autres, mais plutôt les miens. C'est peut-être égoïste, mais c'est une forme d'auto-protection essentielle.
À l'époque, je ne comprends pas encore les mécanismes du monde de l'entreprise. On m'a étiqueté "Retail" et on me dit que je pourrai travailler toute ma vie dans ce secteur, mais jamais en B2B. Or, je ne veux plus de ces horaires du retail - travailler le week-end, un seul jour de repos, des horaires fluctuants. Ce n'est pas la vie que j'envisage malgré tout ce que j'ai appris sur l'humain et les interactions clients.
La convalescence chez les parents
La période qui suit est extrêmement difficile sur le plan émotionnel. Je suis complètement perdu. Je dois couper dans mes dépenses et je finis par retourner chez mes parents à Toulouse, à 26-27 ans. C'est un coup dur pour quelqu'un qui a été autonome et indépendant.
Je dois m'adapter à un nouveau rythme de vie, avec des générations différentes. Malgré l'accueil chaleureux de mes parents, cette période est difficile pour eux comme pour moi. J'étais difficile à vivre, j'avais du mal à m'aligner sur leur rythme.
En plein burnout, on voit tout négativement, on s'énerve facilement, on ne comprend pas ce qui nous arrive. On peut être détestable et on le fait subir à nos proches. Parfois on s'en rend compte, parfois non, mais quand on en prend conscience, on se sent coupable. Ce sont des moments assez douloureux et tristes.
Parallèlement, j'essaie de me relever, de définir ce que je veux faire, de postuler. Je tente de remettre un pied dans le monde du travail progressivement, mais c'est impossible de convaincre quiconque dans cet état d'épuisement. Même si on est intelligent, même si on a une expérience solide, la façon dont on en parle, dont on la vend, dont on prend du recul sur cette expérience, n'est pas bonne. Impossible de convaincre ou d'être convaincu par une offre. On a le gout à rien.
Les symptômes
Les symptômes étaient très clairs avec le recul. J'étais constamment épuisé et j'avais l'impression de ne jamais pouvoir recharger mes batteries parce que mon cerveau tournait en boucle. Je n'arrivais pas à l'arrêter.
À ce moment-là, je ne comprenais toujours pas ce qui m'arrivait. Étant déjà prédisposé aux nuits difficiles, je dormais mal, je ne me reposais jamais vraiment. J'étais perpétuellement fatigué et irritable.
Mon niveau d'anxiété et de stress avait atteint son maximum.
Paradoxalement, j'étais chez mes parents, avec le chômage qui tombait, donc théoriquement "en sécurité". Mais le chômage lui-même devenait une source de pression, car il implique l'obligation de retrouver un emploi rapidement.
Les rendez-vous à Pôle Emploi étaient éprouvants, me confrontant à une réalité que je n'étais pas prêt à affronter. Cette expérience m'a complètement dégoûté du chômage - je me suis juré de ne plus jamais y retourner, c'était comme une prison dorée.
Ma mère a été la première à mettre le doigt sur un aspect important de mon comportement : j'étais hyperactif mentalement. Je faisais systématiquement trois choses en même temps - regarder la télévision, “travailler” sur mon ordinateur et jouer sur mon téléphone simultanément. Un jour, elle m'a simplement dit : "Tu ne t'arrêtes jamais. Si tu regardes la télé, pose ton téléphone, ferme ton ordinateur."
À l'époque, je rejetais ces conseils : "C'est une question de génération, je suis jeune, je peux faire plusieurs choses à la fois." Aujourd'hui, je réalise que je me surdosais en activités, divertissements et réseaux sociaux pour éviter de penser à ma situation, pour fuir l'introspection nécessaire.
Je n'étais pas familier avec la démarche psychologique à ce moment-là. Je ne me souviens même pas si j'ai consulté un psychologue - probablement pas. J'évitais activement cette introspection, je repoussais le moment de comprendre ce qui m'arrivait.
Le chemin vers la reconstruction
Puis il y a eu un déclic. Chez mes parents, la situation devenait tendue, principalement à cause de moi, et j'avais envie de retrouver mon indépendance. C'est là que j'ai eu une opportunité inattendue. J'avais postulé (= rempli un questionnaire, ce qui restait relativement abordable) en mars-avril pour un PVT (Programme Vacances-Travail) au Canada, alors que mon burn-out avait commencé en septembre-octobre de l'année précédente. J'étais rentré chez mes parents en janvier, et toute cette traversée du désert s'est déroulée jusqu'en mars-avril.
Ce qui m'a sauvé, c'est que j'ai réussi à me reconnecter avec moi-même en me posant la question : qu'est-ce que j'ai vraiment envie de faire ? J'adorais voyager, et j'avais besoin de fuir, c'est une réalité. Vers septembre, je reçois une réponse positive pour un PVT de deux ans au Canada.
Ça a été un véritable moteur pour moi. Jusque-là, toutes les portes semblaient fermées, je n'avais aucune perspective. Et voilà que soudain, je pouvais aller travailler au Canada, découvrir la vie nord-américaine, une culture que j'adorais. Je pars en moins de deux mois avec 2 valises et une énergie naissante.
J'ai eu la chance d'avoir un contact sur place, un ami de la famille de mes parents, qui m'a hébergé les trois premiers mois, le temps que je trouve un travail. Dès mon arrivée au Canada, tout change - mon énergie, mon humeur. Il y a quelque chose de nouveau, de positif. J'aime la nouveauté, j'aime apprendre, et là je découvre une nouvelle culture, des gens qui parlent et réfléchissent différemment.
Ça me redonne instantanément goût à la vie. Tout ce qui était négatif dans mon environnement disparaît comme je l'espérais, un nouveau monde s'ouvre à moi. C'est extrêmement libérateur, même si c'est toujours angoissant de vivre sur mes économies (plus de chômage) en sachant qu'il me faut rapidement trouver un travail.
La solution de facilité aurait été d'essayer de rejoindre Apple Canada, mais j'étais catégorique : ce chapitre était définitivement clos.
Je commence alors à faire quelque chose que je n'aimais pas du tout auparavant : du réseautage. Je n'étais pas doué pour ça à l'époque, mais j'essaie de rencontrer la scène tech. J'ai toujours été attiré par la technologie, et Apple représentait déjà ce monde d'innovation. En gravitant dans cet univers, j'entendais parler des startups et je les voyais évoluer.
Les startups me semblaient attractives. En creusant, je découvre que c'est un environnement jeune, dynamique, où il est possible de progresser rapidement. Je me dis que ça pourrait me correspondre. À cette période, 2015-2016, les startups sont en plein essor, le concept se démocratise.
Après trois mois de recherche, je décroche enfin une opportunité dans une startup à Montréal. Et c'est presque instantané : il y a un fit humain immédiat avec l'équipe. La combinaison du Canada et de ce nouveau job me sort quasiment instantanément de mon burnout. J’oublie tout, je suis dans le présent.
Entre-temps, un travail intérieur s'était bien évidemment fait. Il s'est écoulé douze mois entre le moment où j'ai quitté Apple en burnout et celui où j'ai commencé chez Foodora. Un travail de compréhension s'était opéré, même inconsciemment.
Se comprendre pour choisir son environnement
En y réfléchissant, ce que j'ai compris et que j'écoute énormément aujourd'hui, c'est que j'ai des intuitions intérieures très fortes que je n'avais jamais voulu écouter avant. J'étais dans le déni quand j'étais en difficulté chez Apple.
On m'avait inculqué la culture du travail - je suis un battant, je travaille - et j'allais constamment à l'encontre de mes convictions internes. J'étais rempli de contradictions : j'étais à Paris alors que je ne voulais pas y être, je gérais les problèmes des autres alors que je n’en avais pas envie, etc.
Mon processus de rétablissement a consisté à apprendre à me faire confiance, à écouter mes messages internes et mon intuition. Ça m'a énormément fait de bien.
Quitter Apple à 26 ans, avec un CDI et une excellente situation financière pour mon âge, c'était incompréhensible pour mon entourage. Ils me trouvaient fou. C'est difficile de se battre contre tout le monde, mais au fond de moi, je savais que c'était une nécessité.
J'avais une voix intérieure qui me disait constamment : "Il faut que tu quittes, il faut que tu te protèges." Et c'est ce que j'ai fait. Puis cette même voix m'a dit plus tard : "Il faut que tu te remettes en danger positivement, dans un cadre que tu vas aimer - nouvelle culture, nouveau pays, vas y." Et ça m'a immédiatement remis sur le bon chemin.
Les leçons tirées et leur application
Si je prends l'analogie avec ma situation actuelle, ce schéma s'est reproduit plusieurs fois depuis. Chez Lime, quelques années plus tard, j'ai travaillé dans une startup en pleine croissance, avec beaucoup d'heures et dix mois sur douze à l'étranger. À un moment donné, j'ai ressenti un désalignement total entre ce que je faisais et la vie que je menais. Immédiatement, j'ai eu ce flash : "J'arrive à la fin de mon parcours chez Lime, c'est clair pour moi, je dois préparer ma sortie et passer à autre chose."
Plus récemment, chez Pandascore où je travaille depuis quatre ans et demi, j'ai ressenti il y a huit mois une première alerte : "Tu n'es plus à ta place, tu ne fais pas ce que tu aimes, tu gères trop de problèmes que tu n'apprécies pas." Même si je sais le faire, même si je le fais bien, ce n'est plus ce que je veux.
C'est toujours angoissant de quitter une belle position - je suis chief of staff dans une startup où nous avons accompli de belles choses, et le marché de l'emploi est compliqué actuellement. Je ne veux absolument pas retourner au chômage.
Quand j'ai commencé à postuler en parallèle de mon poste chez Pandascore, j'ai réalisé qu'il y avait beaucoup de monde sur le marché, des personnes très talentueuses. J'ai une belle expérience et des atouts, mais je n'étais pas bien dans ma peau, pas bien dans ma tête, donc à nouveau je n’étais pas capable de me vendre correctement. De plus, je n'étais disponible que dans trois mois, alors qu'aujourd'hui, des centaines de talents sont immédiatement disponibles. Comment convaincre une entreprise dans ces conditions ? C'était impossible.
J'ai donc pris une décision basée sur mon intuition intérieure : prendre le risque de quitter Pandascore sans filet, mais me donner le temps de me remettre les idées en place, digérer mes expériences récentes, consolider mes apprentissages, identifier mes forces. Derrière ça, j'ai confiance en ma capacité à trouver un nouvel emploi, après avoir pris ce temps nécessaire.
C'est un des grands enseignements de mon burnout précédent. Je l'ai déjà appliqué deux fois depuis. Sans cette prise de conscience, je me serais probablement à nouveau brûlé les ailes chez Lime et chez Pandascore.
Au fil des années, en apprenant à m'écouter, j'ai commencé à me passionner pour le développement personnel. L'humain me fascine, et je trouve que le développement personnel est un outil incroyablement puissant. Cela m'a permis de faire de nombreuses réflexions personnelles, et aujourd'hui, je suis capable de me jauger assez précisément.
Je reconnais mes périodes de force, où je me sens imbattable, où mon énergie est incroyable, mais j'accepte aussi les périodes ou je suis moins en verve. Je sais qu'elles sont nécessaires, que j'ai besoin de me reposer, de réfléchir, de prendre du temps, de me reconstruire pour pouvoir ensuite aller chercher quelque chose de plus profond et sympa à vivre.
Se reconnecter à soi et ses émotions
Dans mes lectures, j'ai tendance à choisir des livres accessibles, car j'ai besoin de simplicité dans le développement personnel. Si le contenu sollicite trop mon cerveau, il ne produira pas l'effet apaisant et éclairant recherché.
J'apprécie notamment Paulo Coelho, qui transmet du développement personnel à travers des romans.
Quand je le lis je ressens immédiatement une émotion, un frisson.
Cette réaction émotionnelle me rappelle un aspect important du burnout : pendant cette période, je n'éprouvais plus aucune émotion. Pas une larme ne pouvait sortir de mon corps, rien ne me touchait. J'étais devenu un bloc de pierre avec un cœur de pierre.
Cette absence d'émotions me faisait très peur, je me demandais : "Est-ce permanent ? Ai-je perdu mon cœur, mes larmes, toute capacité à ressentir ?" Ces lectures poétiques, qui transmettent des messages avec douceur, m'ont progressivement ramené vers les émotions.
J'ai commencé à pleurer parfois en lisant un livre, ou devant des choses simples comme un coucher de soleil ou l'océan. Tout ce processus de reconnexion à soi-même fait énormément de bien.
(NDLR : Le détachement émotionnel est un mécanisme de protection. Ton corps te dit que ce que tu vis est trop dur à supporter. Les études sur le burnout montrent que ce phénomène est particulièrement fréquent chez les personnes travaillant au contact direct des autres - clients, patients, etc. C'est émotionnellement épuisant, surtout quand on ne gère que des problèmes.
La deuxième phase est ce détachement relationnel, cette obligation de se protéger en se dissociant émotionnellement. C'est particulièrement effrayant pour les personnes qui ont des enfants et qui, en plein burnout, ne parviennent plus à se connecter avec eux. )
La relation à la performance et la redéfinition des priorités
J'ai beaucoup réfléchi à ma relation à la performance pendant et après mon burnout. À l'époque, j'étais définitivement un "overachiever". Quand on me fixait un objectif, je cherchais toujours à le dépasser.
Puis survient le burnout, et d'un coup, c'est comme si toute confiance en moi s'évanouissait. C'est d'ailleurs l'un des symptômes majeurs du burnout. Après avoir tout réussi, tout fait correctement, je me sentais soudain nul en tout, littéralement nul en tout.
Je me souviens de discussions avec l'un de mes meilleurs amis. Nous jouions au foot ou à FIFA sur PlayStation, et si je perdais, j'entrais dans un état émotionnel disproportionné. Mon ami ne comprenait pas, et je lui expliquais : "Tu ne peux pas comprendre. Je suis au chômage, je n'ai plus de vision pour ma vie, j'échoue dans tout ce que j'entreprends. Il y a six mois, quand tout allait bien chez Apple, perdre un match ne me dérangeait pas. Mais aujourd'hui, chaque défaite m'enfonce davantage."
Pour quelqu'un habitué à la performance, tomber si bas est extrêmement difficile à accepter. Je refusais la défaite, je voulais me battre, je m'acharnais, mais je n’arrivais plus à gagner, sur aucun tableau.
Puis, petit à petit, lorsque les choses ont recommencé à fonctionner et que j'ai retrouvé un certain équilibre, je suis redevenu cet "overachiever" chez Foodora puis chez Lime. Mais à nouveau, parfois en surinvestissant mon énergie, je me suis rapproché dangereusement d'une rechute.
En rejoignant Pandascore, j’ai trouvé une startup plus équilibrée avec une croissance maitrisée, ou j’ai pu apprendre, consolidé mon expérience, c’était super. Aujourd'hui, alors que je quitte Pandascore et que j'envisage de nouvelles opportunités, je sais qu'il faudra à nouveau faire preuve de performance et d’énergie dans les premiers mois afin de se mettre au niveau du prochain défi.
J'ai appris chez Pandascore qu'en maintenant une performance stable et en comprenant qu'on n'est pas constamment en sprint mais plutôt dans un marathon, on tient plus longtemps, on se fatigue moins, et le quotidien devient plus agréable. Je suis vraiment passé de sprinteur à marathonien, mais toujours avec une belle capacité d’accélération.
Conseils pour quelqu'un en burn-out
Mon frère vient de traverser une période similaire, et j'en ai beaucoup parlé avec lui. Premièrement, la communication est essentielle - parler, comprendre ce qu’il nous arrive, où l'on en est, c’est important. Il ne faut pas avoir peur de se faire aider, je recommande vivement de consulter un psychologue, même si trouver le bon n'est pas évident.
Depuis cette expérience, j'ai régulièrement (en fonction des envies, peut etre 1 ou 2 fois par an) consulté des psychologues. Je n'en ai plus peur, je n'ai pas honte d'en parler. Chaque séance fait du bien car elle permet de parler et de réfléchir - c'est une forme d'introspection guidée.
Mon conseil le plus important est de se recentrer sur soi-même. Si tu dois dépenser ton argent, investis-le dans ta santé mentale et physique. Pour se reconnecter après un burnout, il faut retrouver une connexion avec son corps et son esprit. Cela passe par le sport, une bonne alimentation, un sommeil réparateur, et chaque petit geste ou action qui nous font du bien ou plaisir.
Il faut assainir le terrain, recréer un sol fertile pour se reconstruire. Sois égoïste pendant cette période, pense d'abord à toi.
La difficulté de trouver un thérapeute avec qui ça match
C'est extrêmement difficile. J'en ai consulté pendant près de dix ans, et rares sont les fois où j'ai eu envie de continuer avec la même personne. J'ai tout essayé : des spécialistes reconnus, des recommandations basées sur les avis Google, le bouche-à-oreille. Je n'ai jamais vraiment trouvé un psychologue qui me correspondait parfaitement.
En revanche, j'ai développé parallèlement d'autres soins qui me font du bien. Étant naturellement anxieux et stressé, mon corps me donne des signaux clairs lorsque le stress monte et que j'approche d'un état d'épuisement. Pour moi, ces signaux se manifestent par des douleurs au dos, et des tensions derrière la cuisse droite. 'ai appris à écouter et reconnaitre ces alertes, cela signifie que je viens de traverser une période de stress intense. En regardant en arrière, je peux généralement l'expliquer facilement.
Curieusement, ceux qui me soulagent le plus sont les ostéopathes. J'ai intégré ces soins à ma routine (c’est une de mes façons d’investir dans ma santé). Mon ostéopathe actuel est également orienté développement personnel, donc nos séances incluent des conversations thérapeutiques. C'est presque plus un psychologue-ostéopathe qu'un simple psychologue.
J'ai également parlé à des rebouteux, qui m'ont apporté des perspectives intéressantes. Je suis très ouvert d'esprit, sans adhérer à une croyance particulière, mais j'apprécie l'échange avec différentes approches.
Mes soins passent par diverses pratiques, même apparemment anodines comme aller chez le coiffeur - c'est une façon de prendre soin de moi. Tous ces soins personnels font partie de mon processus de guérison et de bien-être.
Aujourd'hui, j'habite dans une ville qui me donne accès à des ressources naturelles apaisantes. Je vais faire une promenade au bord de l'eau, pratiquer mon sport dans l'océan, et je me programme une séance d'ostéopathie. Le simple fait de planifier ces actions me calme immédiatement. Je retrouve ma sérénité car je sais où je vais et que je prends soin de moi.
Trouver son équilibre et redéfinir ses priorités
J'ai appris à identifier ce qui me plaît et ce qui me déplaît. Par exemple, le customer support/success n'est plus quelque chose qui me convient. En tant que chief of staff, je gère certes beaucoup de problèmes, mais ce sont des problèmes que j'ai choisis et qui me correspondent davantage.
Aujourd'hui, la mission que je choisis est cruciale, tout comme le cadre de vie qu'elle m'offre. C'est un équilibre entre mission, environnement et facteur humain. Quand je parle à des entreprises, je sens immédiatement si ça "matche". Si ça ne fonctionne pas dès le premier appel, ça ne fonctionnera jamais, et je n'hésite pas à abandonner cette piste.
Je suis également très transparent dès le début du processus de recrutement. Je n'envisage pas de quitter la ville ou je vis car j'y ai trouvé un équilibre personnel solide qui me rend heureux et performant (mais je reste très mobile en terme de déplacement pro, ce n’est pas un problème pour moi). Je n'ai plus peur d'affirmer cela à un employeur potentiel, même si cela me ferme certaines portes.
Aujourd'hui, je connais mes limites et je sais que je trouverai une entreprise qui m’offrira cet équilibre parfait. J'en suis certain car j’ai confiance en moi.
L'équilibre et la gestion du temps
J'ai compris, particulièrement dans l'univers des startups, que le travail évolue par cycles. Il y a des périodes qui exigent énormément d'investissement, et d'autres un peu plus légères. J'ai appris à accepter ces variations et à profiter des moments plus calmes sans culpabiliser.
Par exemple, si nous sommes mardi 15h et que la semaine est un peu plus tranquille, je n'hésite plus à fermer mon ordinateur afin de couper. Il y a cinq ans, je me serais senti coupable. Aujourd'hui, je sais que ces heures de coupure me régénèrent et me permettront d'être beaucoup plus efficace le lendemain. Je sais aussi que j'ai soit déjà fourni beaucoup d'efforts, soit que des périodes intenses m'attendent.
J'ai accepté ces flux de charge de travail variables, et je le communique à mes équipes. Il faut savoir profiter des périodes plus calmes car dans une startup, les moments qui demandent plus d'énergie et d'engagement reviennent toujours très vite.
J'ai également pris conscience, notamment lors de mon expérience au Canada, que les Français sont particulièrement efficaces. Là-bas, on me donnait trois semaines pour accomplir des tâches que je pouvais réaliser en trois jours, sans forcer.
Les avantages de l'expatriation sont multiples : elle permet de prendre conscience de la diversité des cultures de travail et des mentalités. Pour moi qui ne supportais plus certains aspects de la France à une époque, cette distance m'a aidé, à mon retour, à accepter ses défauts et à y vivre plus sereinement. Sans cela, j'aurais probablement continué à ressentir de la colère face à certaines situations sociales, ce qui est épuisant. Partir fait du bien.
Pour revenir à notre sujet initial, respecter ces fluctuations naturelles de l'intensité du travail est essentiel.
Comment parler de ses attentes à un employeur
Cette maturité que j'ai développée me permet aujourd'hui d'être transparent. Je n'hésite pas à dire à un employeur potentiel ou est ce que je souhaite vivre, car je sais qu'une grande ville ne me convient plus. Je n'ai plus peur d'exposer mes faiblesses et mes limites, tout autant que mes forces.
Je crois fermement que partir sur des bases saines, comprises et alignées dès le départ optimise les chances de réussite pour tous. Je ne demande rien d'extravagant ou d'inaccessible - je respecte les codes du monde professionnel, je travaille autant que les autres, voire certainement davantage. Ce qui me parait important est de pouvoir réussir à travailler à mon rythme et l’adapter sur le rythme de l’entreprise, c’est le meilleur combo.
Pour arriver à en parler, il m’a fallut de l'expérience, j’ai appris à savoir aborder les sujets difficiles et communiquer clairement mes attentes. Je n'ai plus peur de dire à un futur employeur ce que j'attends de lui. J'aborde proactivement tout ce qui pourrait être problématique dans le processus de recrutement. Si quelque chose me préoccupe après un premier entretien, je n'hésiterai pas à le clarifier lors du second.
Un entretien d'embauche est bidirectionnel. Si l'entreprise vous évalue, vous évaluez également l'entreprise pour déterminer si elle correspond à votre style de travail. C'est fondamental, mais peu de candidats osent le faire, alors que c'est extrêmement bénéfique pour toutes les parties.
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J'ai bien connu Monsieur Jérémy PICARD, un homme bien.
J'ai moi-même traversé un épisode dépressif caractérisé lorsque j'étais employé Apple, pour des raisons néanmoins différentes.
Mes années passées à travailler pour cette multinationale m'ont été agréables dans l'ensemble.
Ce caractère agréable réside dans le fait que j'y ai rencontré des collègues de travail exceptionnels, qui demeurent aujourd'hui des amis. (Je les compte sur les doigts d'une main, ou peut-être les deux).
Quant au reste, il existe une verticalité managériale que l'entreprise tente de placer dans l'ombre, en insinuant que chaque employé se trouve sur la même ligne. Il n'en est rien. La chaîne hiérarchique est réellement présente.
Que chacun se l'inculque : Le management à la dure, à l'américaine, comme la nationalité de cette entreprise, est bien présent.
Il est très difficile voire impossible d'émettre des idées, quand bien même celles-ci seraient bonnes. Il n'existe qu'une seule parole valide : Celle de la direction.
A cela s'ajoute une auto-congratulation permanente, et journalière, où il est presque indispensable de s'applaudir chaque matin. Si cela est amusant lorsqu'on arrive en tant qu'employé, il n'en demeure pas moins que cela en devient navrant au fil du temps, et contre-productif.
Périodiquement, la société organise ce qui est appelé des "Store Meeting", moments de convivialité, où tous les employés, hors ceux en congés ou autre type d’absences comme des congés maladies ordinaires (CMO), sont conviés. Ne vous amusez pas à émettre le moindre point négatif lors d'un tel événement, au risque de comprendre votre douleur par la suite dans le bureau des Managers.
Vous devez vous montrer sous vos meilleurs jours, chaque jour. Cela étant dit, la vie n'est pas faite que de beaux jours, et c'est paradoxalement ce qu'Apple diffuse lors de chaque Apple Event, au travers de vidéos bien ciblées, bien réfléchies, bien émotives, mais qui ne représentent en rien ce qu'il se passe dans ses magasins à travers le monde.
L'entreprise tire profit de toutes les compétences de chacun, pour des rétributions à mon humble avis, insuffisantes, particulièrement quant à la reconnaissance du travail accompli. Pour autant, il est important de préciser que la société Apple fait partie de celles qui payent le mieux les employés du secteur privé.
Le management vertical, trop directif, trop autoritaire, ne donne rien de bon, dans les deux secteurs : privé ou public.
En revanche, ce qui fonctionne, ce qui est éprouvé, ce sont les autres types de management, plus précisément le délégatif et le participatif. Ces deux derniers apportent une certaine considération des employés, qui seront d'autant plus motivés pour exécuter leurs tâches respectives.
J'ai travaillé cœur et âme durant 4 ans dans cette société. J'ai terminé mon parcours en phase de pré-Manager, laquelle m'a définitivement envoyé vers la sortie, de plein gré, face à une entreprise dans laquelle je ne me reconnaissais plus quant aux valeurs que je souhaite véhiculer au quotidien.
Aujourd'hui, je suis Inspecteur des douanes par voie de concours, sans le moindre de regret lorsque je vois ce que cette société est devenue.